Abonnement et consommation sur Odoo

La facturation récurrente est un grand classique : on paie tous les mois, et la compta dort sur ses deux oreilles. Mais en 2025, de plus en plus de métiers ajoutent une couche à l’usage : minutes d’appel, Go de data, impressions, kWh, scans, API calls, kilomètres, lavages… Bref, on facture ce que le client consomme réellement. L’objectif de cet article : montrer comment Odoo met ça en musique, proprement, avec gestion du hors‑forfait, intégration de compteurs (OVH et consorts), et automatisation de bout en bout.

Oui, il existe déjà des modules & connecteurs pour remonter automatiquement la consommation mensuelle : cas typique en téléphonie (OVH), mais aussi impression, énergie/IoT, SaaS, etc. On planifie une synchro mensuelle (ou quotidienne), on agrège, et hop, les lignes variables arrivent dans l’abonnement Odoo. Selon votre version, une migration ou adaptation peut être nécessaire : on en parle plus bas.

3 modèles de tarification types

1. Fixe + dépassement
   Un prix mensuel + des lignes variables (ex. : 19,90 € + 0,02 €/SMS, 2 €/Go).
   Hors‑forfait géré par paliers, seuils et plafonds (fair‑use), avec règles d’arrondi claires.
2. 100 % à l’usage (pay‑as‑you‑go)
   Pas de fixe : la facture reflète la consommation réelle.
   Seuils d’alerte et plafonds pour éviter les surprises ; tout dépassement est au tarif prévu.
3. Prépayé avec décrémentation
   Le client achète un pack (crédits, minutes, pages), puis on décrémente.
   À l’épuisement : bascule en hors‑forfait (tarif standard), rechargement automatique, ou blocage — selon votre règle.

Architecture Odoo : les briques standard… et où ajouter de la valeur

• Abonnements : modèles d’offres, renouvellements, facturation au prorata si démarrage/arrêt/upgrade en cours de mois (optionnel et expliqué au client).
• Produits “consommation” : prix unitaires, unités de mesure claires (Go, minute, page, kWh…).
• Collecte d’usage : via API (connecteur), import CSV, IoT, ou timesheets/helpdesk.
• Hors‑forfait : seuils/fair‑use, paliers, plafonds, règles d’arrondi et de tarification, scénarios de blocage ou recharge.
• Automatisation : job planifié qui consolide l’usage du mois et ajoute les lignes à l’abonnement.
• Facturation & encaissement : factures automatiques, SEPA, paiements en ligne, relances douces.
• Pilotage : MRR, churn, ARPU, alertes sur les seuils de consommation, tableaux de bord.

Design applicatif (recommandations concrètes)

• Identifiants solides : liez chaque compteur à un service ID (n° de ligne, IMEI, point de livraison, clé API).
• Fenêtre de facturation : normaliser périodes et fuseaux horaires (cutoff clair : ex. dernier jour à 23:59:59).
• Règles d’arrondi : au supérieur (télécom), à l’inférieur (impression), ou banquier (énergie) — documentées.
• Tiers et UoM : verrouillez unités et taux (ex. Go vs Mo) pour éviter les surprises de conversion.
• Log & anti‑doublons : hash des fichiers/événements, journal d’import, rejets explicites.
• Traçabilité : conservez qui, quand, combien pour chaque agrégat mensuel (auditable).
• Tests : scénarios edge‑cases (pack épuisé, upgrade en milieu de mois, remise volume, compteur muet…).

Collecte des données d’usage (connecteurs & migrations)

• Connecteurs existants : téléphonie (ex. OVH), impression, IoT/énergie, SaaS.
  À prévoir selon votre contexte : compatibilité Odoo 16/17/18, dépendances, sécurité, quotas d’API.
• Migration de module : audit (licence, dépendances), adaptation ORM/vues/sécurité, tests de non‑régression, packaging.
• Alternatives : SFTP/CSV planifié, webhook, file d’événements (RabbitMQ/Redis) → buffer → agrégateur Odoo.

Conseil Auguria : commencez par un POC de collecte sur un échantillon (3 à 5 clients, 1 mois). Validez les règles d’agrégation, d’arrondi et de hors‑forfait avant de monter en charge.

Exemple express (telco‑like, OVH)

• Produit : « Forfait Mobile Pro » (19,90 €/mois)
• Consommation : Data (2 €/Go) + SMS (0,02 €)
• Automate : chaque fin de mois, Odoo récupère l’usage (API), calcule les dépassements, applique vos règles de hors‑forfait, crée la facture et encaisse.
  Résultat : une facture claire, un client rassuré et un service financier serein.

KPI et tableaux de bord (ceux qui font vraiment avancer)

• MRR (revenus mensuels récurrents) : par offre, par segment, par canal.
• ARPU (revenu moyen par client) : suivez l’impact des dépassements et des packs.
• Churn (taux de résiliation) : corrélez avec les alertes de seuil et la lisibilité des factures.
• Taux de dépassement : # clients dépassant le forfait vs total ; idéal pour piloter les paliers.
• Pénétration du prépayé : part des clients en pack, fréquence des recharges.
• Cash‑in : délai moyen d’encaissement (SEPA/CB), litiges, avoirs.

Points d’attention (retours d’expérience)

1. Hors‑forfait mal cadré : fixez plafonds et alertes (email/SMS) pour éviter les “factures qui font mal”.
2. Unités incohérentes : verrouillez la UoM (Go ≠ Mo !) et testez les conversions.
3. Fenêtres non alignées : alignez la période d’usage et la période de facturation.
4. Connecteur bavard : mettez en place un anti‑doublons (hash/ID externe + date) et des rejoues contrôlées.
5. Facturation “au prorata” non expliquée : évitez le jargon, expliquez en clair la fraction de mois facturée.
6. Manque d’auditabilité : sourcez chaque ligne variable (preuve d’usage) — c’est votre meilleur ami en cas de contestation.

FAQ éclair

Conclusion

Le forfait mensuel reste une valeur sûre — lisible, prévisible, rassurante. La facturation à la consommation apporte la justesse et la maitrise. Avec Odoo, on marie les deux, sans le hors‑forfait qui pique. Si vous facturez “au compteur”, Odoo vous évite les tableaux Excel capillotractés… et vos clients vous disent merci.

Envie de voir ça sur votre métier (télécom, énergie, impression, logistique, SaaS, services) ? On vous prépare une démo avec vos unités, vos règles — et votre gestion du hors‑forfait.