Chez Auguria, nous accompagnons chaque année des dizaines d’entreprises dans leur transformation digitale avec Odoo. Et systématiquement, une question revient en tout début de discussion :
"Est-ce que vous pouvez nous faire un forfait fixe pour tout le projet ?"
C’est une demande légitime. Le client cherche de la visibilité, de la maîtrise budgétaire, parfois un peu de sécurité contractuelle.
Mais cette demande cache souvent une réalité plus complexe : comment fixer un prix sur un besoin qui n’est pas encore stabilisé ?
Le piège du forfait trop tôt
Même lorsque le client a rédigé un cahier des charges complet, il est rare que celui-ci suffise à établir une vision claire et exploitable pour un projet ERP :
- Il décrit des intentions plus que des usages précis ;
- Il repose parfois sur le fonctionnement d’un ancien outil (et ses limites) ;
- Il n’identifie pas toujours les écarts avec le standard Odoo ;
- Et surtout, il n’offre que rarement une cartographie réaliste des flux, des volumes, ou des priorités.
Résultat : un forfait établi à ce stade est soit trop vague pour être fiable, soit surdimensionné “par précaution”, soit… totalement faux.
Notre réponse : une démarche en trois temps, claire et structurée
1. Analyse métier avec POC (Proof of Concept) intelligent
Nous ne croyons pas aux longs discours. Nous croyons à la mise en pratique rapide sur les cas réels du client.
C’est pourquoi chaque projet commence par une phase d’analyse métier couplée à un POC. Cette approche permet :
- De comprendre les processus réels de l’entreprise, au-delà du déclaratif ;
- De tester Odoo sur ces processus pour valider les hypothèses ;
- D’identifier les écarts entre le standard Odoo et les besoins métiers réels ;
- D’alimenter un backlog au fil de l’eau, avec tous les besoins non couverts ;
- De commencer à esquisser la stratégie de reprise de données (quelles sources ? quels formats ? quels volumes ?) ;
- De préparer les éventuels interfaçages à anticiper.
Cette première phase est essentielle : elle permet d'objectiver le besoin, de sortir de la théorie, et d’avancer avec méthode.
2. Le MVP : déployer vite, bien et sans effet tunnel
Une fois l’analyse finalisée, nous entrons dans la phase de MVP (Minimum Viable Product).
Objectif : mettre rapidement en production une première version d’Odoo qui couvre les fonctions clés de l’entreprise, tout en assurant l’interconnexion avec l’existant.
Le MVP comprend :
- Un socle fonctionnel solide basé sur les modules prioritaires ;
- Les développements spécifiques identifiés en phase d’analyse ;
- Les premiers connecteurs aux outils tiers (comptabilité, logistique, e-commerce, etc.) ;
- Et surtout : une mise en production progressive, pour éviter l’effet tunnel.
Car le risque majeur des projets ERP mal pilotés, c’est ce moment où plus personne ne sait ce qui est prêt, ce qui reste à faire, ni quand tout sera réellement utilisable.
Nous préférons avancer par jalons concrets. Chaque mise en production, même partielle, permet :
- De valider les hypothèses en conditions réelles ;
- D’obtenir un retour d’expérience immédiat ;
- D’ajuster le backlog de manière réaliste ;
- Et de donner de la visibilité à toute l’organisation.
3. Le périmètre étendu : stabiliser, étendre, capitaliser
Une fois le MVP stabilisé, nous poursuivons par l’extension maîtrisée du périmètre.
Cette phase permet :
- D’intégrer les modules non critiques ou plus complexes ;
- De consolider les reprises de données complémentaires ;
- D’ajuster les interfaçages après retour terrain ;
- Et de continuer à faire évoluer Odoo en phase avec la réalité opérationnelle.
Nous restons dans une logique d’amélioration continue, avec un outil qui évolue au rythme du client, sans déconnexion entre la stratégie et l’exécution.
Oui, un budget est possible… mais il dépend de l’engagement réciproque
À chaque étape, nous définissons avec le client des budgets indicatifs, réalistes, évolutifs, mais surtout compréhensibles.
Pour que cela fonctionne, certaines conditions doivent être réunies :
Côté client :
- Une direction générale impliquée et présente ;
- Un SPOC métier capable d’arbitrer rapidement ;
- Une équipe projet disponible et prête à revoir les process ;
- Des objectifs clairs, formalisés et partagés ;
- Un planning ambitieux mais réaliste.
Côté intégrateur :
- Être force de proposition, ne pas se contenter d’exécuter ;
- Capitaliser sur l’expérience pour éviter les pièges classiques ;
- Piloter le projet avec méthode, transparence et réactivité.
L'ERP comme révélateur (et catalyseur) des processus métier
En qualité d’intégrateur, nous constatons très souvent une réalité terrain bien connue mais rarement dite dans les cahiers des charges :
- Certains processus n’existent tout simplement pas.
- D’autres manquent de maturité, sont oraux, empiriques, ou portés par une seule personne dans l’entreprise.
Et dans ces cas-là, le déploiement d’un ERP comme Odoo devient bien plus qu’un simple projet informatique.
- Il devient le prétexte structurant pour documenter, formaliser ou faire évoluer les processus.
- Il agit comme un levier d’amélioration continue, souvent bienvenu, pour renforcer les pratiques internes.
Ce phénomène n’est pas un échec du client, c’est au contraire une opportunité stratégique : celle de construire des fondations solides en s’appuyant sur les bonnes questions posées par le projet ERP.
Mais pour que cela fonctionne, il faut que cette réalité soit assumée dès le départ et que l'intégrateur adopte une posture de partenaire, pas juste d'exécutant.
Ce que nous cherchons à construire
Un projet ERP ne doit pas être une boîte noire ou une course à la ligne de code.
C’est une démarche de transformation structurée, avec des choix progressifs, des outils testés, et une équipe engagée.
Quand tous ces éléments sont réunis :
- Le projet avance sereinement,
- Le budget est maîtrisé,
- Et Odoo devient un véritable levier de performance métier.
Et vous ?
Si vous en avez assez des devis opaques et des projets figés dès le départ…
Parlons de vos processus. Parlons d’analyse. Parlons de ce qui compte