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Rachat d'entreprises par la dette

Le rachat envisagé de SFR (17 Md€) rappelle une règle simple : la finance doit servir le projet, pas l’inverse.
October 15, 2025 by
Rachat d'entreprises par la dette
AUGURIA, Cyrille de LAMBERT

Actualités Auguria

Plusieurs médias annoncent une offre conjointe et non engageante d’Orange, Bouygues Telecom et Free-Iliad pour reprendre l’essentiel d’Altice France/SFR, valorisée 17 milliards d’euros. Au-delà du “deal story”, ce type d’opération rappelle une évidence souvent gommée par les slides : le levier financier peut accélérer… ou fragiliser.

Quand la mécanique se grippe, l’EBE file au remboursement de la dette, et l’investissement (capex, digital, produit) devient la variable d’ajustement.

Ce que l’histoire récente nous a appris (mêmes exemples que dans le post)

  • Casino / Rallye : restructurations en chaîne, cessions sous pression, dilution ; la dette finit par dicter le tempo des décisions.
  • Vivarte (La Halle, André…) : deux restructurations majeures pour effacer une dette devenue ingérable ; cas d’école de “lender-led”.
  • Camaïeu : reprises, endettement… puis liquidation en 2022 (des milliers d’emplois concernés).
  • Hors de France – Toys“R”Us : LBO massif ; capex comprimé, virage digital raté → faillite/fermetures.
  • Hors de France – Debenhams : administration à répétition puis liquidation ; la marque survit, pas le réseau.

Message simple : oui, il y a trop de dossiers qui finissent mal. Le sujet n’est pas d’accuser le LBO. Un bon deal reste d’abord un bon projet industriel ; le levier vient après.

Pourquoi est-ce souvent un echec ?

  • La dette dicte les priorités : l’EBE sert la dette ; le capex recule (maintenance, modernisation, digital).
  • Cycles & taux : une hausse de taux ou une baisse d’EBITDA suffisent à faire sauter les équilibres (ratios, covenants).
  • Mur d’échéances : la maturité de la dette arrive avant que la valeur opérationnelle n’ait le temps d’émerger.
  • Gouvernance & alignement : repreneurs déconnectés, cédants trop gourmands… on optimise la feuille Excel plutôt que le métier.

Rappel vital : l’argent doit servir l’entreprise et non l’inverse.

Signaux faibles à repérer tôt

  • Capex “glissants” de trimestre en trimestre.
  • DSO qui s’allonge, avoirs en hausse.
  • Projets IT/e-commerce “repoussés faute de budget”.
  • Promotions qui mangent la marge pour tenir le volume.
  • Réunions “refi” récurrentes sans plan exécutable.

Comment lever sans être pris à la gorge (opérationnel, simple, actionnable)

  • Tester le pire : imaginez +5 % de taux et –20 % de résultats. Si la trésorerie tient et que les covenants restent tenables, le plan respire.
  • Préserver l’investissement vital : maintenance, outils digitaux, produit — on ne coupe pas.
  • Suivre le cash de près : tous les mois → délais clients/fournisseurs, stocks, encaissements.
  • Prévoir la sortie de secours : dès J1, savoir quoi vendre, comment refinancer, qui décide.

Où Auguria aide concrètement

Nous mettons souvent Odoo suite à des rachats d’entreprises et nous avons déjà constaté des échecs.

Odoo permet de piloter l’entreprise après le rachat, mais ne corrige pas les erreurs stratégiques. Notre rôle : apporter de la visibilité et de la discipline d’exécution pour donner sa chance à la stratégie.

Nous aidons nos clients à mettre en place des tableaux de bord clairs et partagés (cash & BFR, capex, marges, covenants) afin d’aligner direction financière et métiers, et de décider vite et bien.

En bref

  • La dette peut aider, mais ne remplace jamais la stratégie.
  • Un bon deal est d’abord un bon projet industriel ; le levier vient après.
  • En contexte de rachat/revente, outiller vite sur Odoo fait la différence — sans promettre de corriger une stratégie bancale.
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